Des pizzas, du canard et des tulipes

Dans l’allée du supermarché, j’ai croisé cette belle blonde bouclée avec les joues roses d’une adolescente émue. Pourtant les bâtonnets de fromage, les pizzas congelées. les boîtes de punch aux fruits et les quelques rides au coin de ses yeux, laissaient deviner que Valérie avait passé l’âge des émois, et que déjà elle nourrissait dans son sous-sol un, peut-être 2 adolescents en croissance.


Par la fenêtre, un rayon de soleil

C’est son regard triste, non, pas triste, accablé, oui c’est ça, accablé.  C’est son regard accablé que j'avais d'abord remarqué. Le matin, elle se maquillait, et ça paraissait moins, mais à 17h00, après sa journée de travail, le fond de teint et le fard ne suffisaient plus à cacher les regrets. Assise sur un banc du train urbain devant moi, Simone, la cinquantaine avancée, rentrait chez-elle son sac à main sur les genoux et le poids de toute sa vie sur ses épaules.


Tiens, ton o** de concombre

C’était en fin d’après-midi un jour de printemps, le soleil brillait, et dans le ciel, les bourgeons éclatés sur les branches des arbres, faisaient comme une dentelle vert bonheur sur un ciel bleu azur.  Je courais, comme j’avais commencé à le faire depuis quelques semaines, et je sentais l’oxygène entrer dans mes poumons et avec lui cette impression de me nettoyer de l’intérieur.  Dans mes oreilles le bruit de mes pas et des battements de mon coeur, les deux semblant s’accorder à l’unisson.


Trois p'tites madames sur le perron de l'église

Depuis des années, elles se rencontraient à l’église le dimanche. De loin, on les aurait cru coulées dans le même moule. Toutes trois avec la même mise en plis et la même teinte de cheveux (Blond doré l’Oréal 7.3) et portaient un manteau de printemps avec la même coupe, chacune avec une couleur qui lui était propre. Bleu royal pour Ginette, sable pour Thérèse, et pour Denise qui avait toujours été plus rebelle, un beau saumon qu’elle décrivait comme « un genre de corail foncé ».

Un an déjà. Vraiment? Seulement un an?

Un an hier que j'ai jeté ma première bouteille à la mer sur ce blogue et un an aujourd'hui que j'y ai raconté ma première histoire inventée. Je n’étais pas certaine que je voulais fêter cet événement, mais finalement, je n’ai pu m’empêcher de le faire. Ça sert à ça aussi les anniversaires, à faire le point, à mesurer la grandeur du chemin parcouru.

Une semaine après la tempête

Passé la première semaine.  Je me suis réveillée ce matin après un sommeil lourd.  De ces matins où on on se réveille après un mauvais rêve et pendant un moment on se demande où on est, qui on est.


Il avait besoin de voir du beau

Yves ne pouvait quitter la toile des yeux. Un grand rectangle de rouge, de rose avec ici et là, des éclairs dorés qui s’offraient à ses yeux et qui venaient le chercher jusqu’au fond de son âme. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi ces grands coups de pinceaux venaient chercher quelque chose en lui de grand et de fort, de beau et de sacré. Un rouge carmin entouré de gouttelettes d’émotions qui semblait vouloir l’atteindre, le toucher, comme si la lumière venait caresser ses douleurs même les plus vieilles, même celles qu’il avait oubliées, même celles qu’il n’osait s’avouer. Il ouvrait les yeux et laissait entrer le beau, jusqu’à son âme et savourait l’apaisement qu’il en ressentait.

Le grand saut

L’avion était resté sur le tarmac un bout de temps pendant que Marilou s’installait sur son siège.  Ce n’était pas le siège le plus confortable mais quand même c’était une surface solide sur laquelle s’asseoir et qui lui donnait, temporairement un sentiment de sécurité. Puis les moteurs s'étaient mis en marche et les papillons dans son estomac s'étaient mis à battre des ailes en cadence. Lentement l’appareil s’était avancé sur la piste et elle avait compris que le moment, viendrait, irrémédiablement.