On ne peut tout prévoir

Nadia était assise à ma gauche dans le train bondé. L’air était humide, à couper au couteau, on sentait l’orage qui allait tomber d’un moment à l’autre. Elle portait une veste blanche démodée et trop serrée et des sandales avec des attaches en velcro, de celles que plus personne ne porte. À elle seule, elle prenait les deux tiers de la banquette et j’essayais tant bien que mal de rester sur ma portion du siège.

Entre le malheur et l'espoir: Du côté de l'espoir

Cette histoire est la suite de "Entre le malheur et l'espoir."

L’infirmière lui avait dit d’attendre. On avait amené Théophile. Esther n’avait pas le choix de faire confiance à ses étrangers qui avaient promis de sauver son fils. Elle ne pouvait rien faire pour lui. On lui avait expliqué qu’on avait trouvé un donneur. Ce mot la laissait perplexe. Donneur.


Arracher des pissenlits

Ce  matin, je voulais vous raconter l’autre partie de mon histoire en deux temps commencée plus tôt cette semaine.  Je voulais vraiment.  Je voulais vous changer les idées, vous amener ailleurs, je vous avais montré que la mort pouvait être belle, je voulais vous dire que l’espoir peut être grandiose et complexe.

Entre le malheur et l'espoir - Du côté du malheur

Une sirène s’était fait entendre au loin et le gyrophare rouge était apparu dans mon rétroviseur.
Un soir de semaine en voiture sur l’heure de pointe, je m’étais éloignée de mes parcours habituels et je venais de traverser le Pont Champlain. Je me suis rangée à droite pour laisser passer  le véhicule.  Ce n’est que lorsqu'il m'a dépassée, que j’ai remarqué, écrit en grosses lettres sur le côté, les mots  «Transport d’organes. » Pour qu’un véhicule, ose se mettre dans le trafic à cette heure du jour, se déplaçant visiblement de la Rive Sud vers Montréal, une chaîne d’événements extraordinaires avaient dû se produire.

La fuite

Élise avait fait sa valise.  Elle s’était regardée une dernière fois dans le miroir. Dans ce miroir où elle s’était observée si souvent, qu’il semblait criblé de taches noires aux endroits où elle avait trop posé les yeux.   Elle avait pris ses choses et était partie.  Partie, parce c’est ce qu’elle avait décidé, parce qu’elle était convaincue que la fuite était la seule option.


Dimanche, je repose mon cerveau

Dimanche. Je me suis assise dehors pour écrire. Pour laisser les mots couler de mes doigts à l’écran. Pour le plaisir des mots.