L'odeur des rêves

Cette histoire est la suite de Juste ça

Eric avait salué les gars avec une dernière boutade qui les avait fait rire très fort, puis était sorti. Dehors, il avait hâté le pas, Suzie l’attendait; il avait promis d’arriver tôt. Dans sa poche, la lumière de son cellulaire clignotait. Il avait dit à la troupe quand le téléphone avait sonné: « Ah, c’est pas important ». Dans la ruelle mal éclairée, il s’était quand même arrêté pour écouter le message vague de sa mère : « C’est moi. Rien d’important. Appelle quand tu auras le temps. »

Il faisait son carême

Il s’était assis au fond, derrière une grande colonne qui le cachait à la vue du prêtre. Pourtant l’église était vide. Moi aussi j’étais entrée dans l’église. J’y cherchais un peu de calme pour réfléchir. Lui, écoutait la messe attentivement en priant.

La dernière nuit

Nadia s'était levée au milieu de la nuit, sans raison.  Quelque chose l'avait dérangée de son rêve, une voiture qui passait, des passants, elle n'en était pas certaine.  Elle gardait seulement cette étrange sensation d'oppression, d'étouffement.

Les petits bonheurs

Hier j'ai découvert ce site, un peu troublant, un exercice de réflexion personnelle sur le thème de la solitude.  Ce site a été développé en lien avec le documentaire "Dreams of a Life" qui raconte l'histoire sordide d'une femme morte dans son appartement au-dessus d'un centre commercial de Londres, et dont on n'a découvert le corps que 3 ans après sa mort.  Personne ne s'était aperçu de sa disparition avant.

Promenade d'une rêveuse solitaire

Hier, je suis sortie marcher à l'heure du dîner et me suis éloignée de mon parcours habituel sur Sainte-Catherine dans le bruit de la foule.  J'avais envie de voir du beau, de voir de beaux buildings et de vieilles pierres qui portent la patine du temps, pour me rassurer, que tout passe, et que si on est solide, si on est beau, on peut survivre à tout.


Ce costume qu'elle porte

Cette histoire est la suite de Comme un ruisseau poussé par le courant.

Le ciel avait cette couleur bleu violet des crépuscules d'hiver.  Nicole était assise sans bouger, son visage impassible tourné vers la fenêtre, vers le bout de la rue d'où elle verrait apparaître le long manteau noir et le chapeau de feutre d'Étienne.  Elle l'observerait marcher d'un pas lent, devinant d'avance dans la courbure de son épaule, dans l'angle de son chapeau, que la rencontre avait été aussi vide que les autres puis elle irait s'asseoir sur la causeuse du salon, reprendrait son livre, attendrait qu'Étienne entre, l'air de ne pas attendre.

Comme un ruisseau poussé par le courant

Cette histoire est la suite de Une brume opaque

Maurice s'était assis sur un banc, malgré la neige et la glace qui le recouvraient et avait pris plusieurs grandes respirations en regardant le parc couvert de neige.  À cette heure, peu de gens étaient dehors, tous à leur travail, dans leurs univers de papiers et d'écrans digitaux.

Une brume opaque

Une tempête s’annonçait, et du pont que le train traversait, on ne voyait pas Montréal.  La ville était avalée par la brume. Étienne, le nez collé à la vitre regardait les morceaux de glace qui défilaient sur le fleuve en se disant qu’il vivait lui aussi derrière un écran opaque.