Du vent et des mots

Benoît allait encore l’abandonner; Elle le savait. Il ferait à sa tête, comme à chaque fois qu’il la laissait plantée là avec les 3 enfants pour sortir avec ses chums, pour aller prendre une bière, et une autre et une dernière de trop.

La nuit était tombée depuis longtemps, seule une lueur blafarde éclairait la chambre. Mélanie se disait qu’elle devrait dormir un peu, mais elle ne pouvait pas. Elle ne faisait que ressasser les mots qu’elle avait préparés.

Dimanche, tard

Ce soir, avant d'aller au lit, je me suis fait une petite "playlist" hétéroclite et à cause d'elle , entre autres, je n'arrive pas trouver le sommeil.  "Hon, est bonne celle-là, je vais me coucher, quand elle finit."  C'est souvent comme ça le dimanche soir.  Comme si je voulais faire durer le plaisir.  Comme une petite fille qui ne veut pas aller au lit après la fête.  Comme si me coucher tard retarderait le lundi.

Pendant que le printemps ne sait plus ce qu'il veut.

Une petit message pour vous dire que je ne vous oublie pas.  Plein de débuts d'histoires dans ma tête et sur des bouts de papiers qui traînent un peu partout mais jamais vraiment le temps de m'asseoir pour les écrire.  Bon, peut-être que je me mens et que je vous mens aussi un peu. Je n'ai pas le temps parce que je ne prends pas le temps. Il y a bien sûr cet étrange été des... quoi? en automne c'est l'été des indiens mais maintenant on appelle ça comment cette météo étrange?

La fin d'une chanson

Ceci est la suite de Une vieille chanson triste

Tous les mercredis, Suzanne visitait Marguerite. Religieusement.  Elle passait s'assurer que sa mère était bien, qu'elle n'avait besoin de rien, qu'il y avait de la nourriture dans le frigo, que les comptes étaient payés.  Mais aussi, et elle ne le disait pas, pour se rassurer que dans cet appartement où le temps s'était arrêté à la mort de son père, les choses demeuraient à leur place.  Pour être certaine que les photos de son enfance restaient dans l'album sous l'horloge grand-père, que la bonbonnière était toujours remplie de ces vieilles paparmane roses que plus personne n'achetait et que les amoureux empesés étaient encore debout côte à côte dans le cadre démodé sur le piano mécanique.

Une vieille chanson triste

Cette histoire est la suite de Le petit déjeuner de Marguerite

Elle avait remis le disque une fois de plus. Pour s’enrober dans la voix grave du chanteur, dans les mots et dans les souvenirs qui venaient avec. « It's no secret you'll feel better if you cry » . 


Le petit déjeuner de Marguerite

Marguerite s'était levée tôt, comme d'habitude.  À son âge, le sommeil était une perte de temps.  Dans sa cage, le canari qu'elle s'était offert pour ses 85 ans roucoulait déjà.  "Ça vient, ça vient mon Roméo, je vais nettoyer ta cage, t'as encore fait un dégât."  Elle avait ouvert la cage et laissé l'oiseau voleter dans l'appartement, pendant qu'elle changeait l'eau, ajoutait de la nourriture et nettoyait minutieusement les graines éparpillées.

Les vrais hommes ne pleurent pas

Maxime était sorti du chalet en courant, sans mettre de chapeau ni prendre de gants, avec juste une envie de fuir, de s’évader. Pour oublier ces quelques mots, sous une photo sur Facebook. « Stie que t’as l’air fif». Ces mots qui venaient le frapper comme un coup de poing au ventre, comme à chaque fois qu’il entendait ces mots homo, fif, moumoune, tapette.