Les petits bonheurs

Hier j'ai découvert ce site, un peu troublant, un exercice de réflexion personnelle sur le thème de la solitude.  Ce site a été développé en lien avec le documentaire "Dreams of a Life" qui raconte l'histoire sordide d'une femme morte dans son appartement au-dessus d'un centre commercial de Londres, et dont on n'a découvert le corps que 3 ans après sa mort.  Personne ne s'était aperçu de sa disparition avant.
Ça m'a fait réfléchir.  C'est bête des fois la vie.  On l'a juste là, dans la face, et on oublie qu'on l'a.  On oublie qu'on est heureux, parce qu'on a des défis, des moments plus difficiles, et on oublie trop facilement la chance qu'on a.  Je vous l'ai dit il y a quelques jours, la période qui s'en vient pour moi sera difficile, mais ça ne m'enlève pas tout le reste.

Je me suis posé la question: "Combien ça prendrait de temps avant que quelqu'un s'aperçoive que je suis morte."  La réponse m'est apparu évidente: "Probablement pas plus que quelques minutes, une heure tout au plus" et ça, juste ça, c'est déjà être choyée.  Et donc, au risque d'avoir l'air un peu cucu, je prends le temps aujourd'hui de goûter à mes bonheurs et de constater combien je suis entourée.

D'abord, mes enfants, deux êtres merveilleux, que j'ai le privilège d'avoir mis au monde, qui grandissent en beauté, en intelligence, qui sont encore trop jeunes pour que je m'inquiète parce qu'ils sortent le samedi soir, et assez grands pour me laisser mon espace les matins de fins de semaine, assez grands pour faire des courses avec moi en me parlant comme à une amie mais encore assez petits pour prendre ma main en public sans que je ne le demande.

Mon Homme, qui, sans le dire, tourne autour de moi comme une infirmière affairée, qui vient me reconduire au travail le matin plutôt que de me laisser prendre le train, qui prend plus que sa part des tâches familiales parce que j'ai la tête ailleurs, parce mes journées m'épuisent et me demandent toute mon énergie.

Les amis, comme ceux qui sont venus hier soir. Six amis, de l'université et les conjoints qui se sont ajoutés depuis. Une invitation spontanée envoyée il y a quelques semaines qui s'est terminée en souper simple, bon vin, bonne compagnie.  Des gens qui me connaissent maintenant depuis plus de la moitié de ma vie et avec qui on a rigolé, parlé de tout de rien, de politique, des enfants qui grandissent et de la vie qui passe

Il y a aussi tous les autres, les gens qui gravitent autour de moi à des fréquences différentes.  Les nouveaux comme les anciens. Des gens qui sont là pour moi qui me font rire, me font sourire, m'accompagnent et m'écoutent.   Ce sont parfois des gens que je connais à peine, comme Nathalie, que je ne connais que par blogues interposés, et qui a eu la gentillesse de me recommander un concours de texte, auquel j'ai décidé de participer.

Bref, on ne le fait pas assez souvent, aujourd'hui je voulais dire merci.  Merci à la vie, merci aux gens qui m'entourent.  Ne vous en faites pas, dès la semaine prochaine, je retourne à ma programmation habituelle.  Pour le moment, j'écris un texte pour un concours.  Je vous en reparlerai peut-être...