Un vendredi comme les autres

Hélène s’est levée à 6h15, elle a préparé le café; Quatre mesures de café, 4 tasses d’eau. Pendant que le café infusait et que Marc préparait le petit-déjeuner, elle a préparé les lunchs des enfants: deux sandwichs jambon-salami pas de nitrates, pas de noix, pas de déchets, et pas de sucre et pas trop de légumes qui vont revenir intouchés. Manque d'inspiration rendue à vendredi et le frigo vide.

Petit déjeuner en famille, elle vérifie que les devoirs ont été faits, signe les tests, un formulaire pour une sortie la semaine prochaine, « Ben non, Maman ne pourra pas être parent accompagnateur, elle a une rencontre de direction cette journée là ». Elle mange une toast froide en vitesse boit une gorgée de café, embrasse les grands qui vont à l’école et monte en voiture avec Marc et le petit, laisse le petit à la garderie, revient dans la voiture chercher un jouet qu'elle laisse rapidement à l'éducatrice, remonte dans la voiture, à la gare, embrasse Marc déjà en retard pour son premier meeting de la journée, coure, coure pour attraper le @$#*#?@+$ de train juste avant qu’il quitte la gare
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Et puis, moment divin sur le fleuve une brume opaque. La ville est invisible; elle regarde le reflet du ciel sur l'eau et respire 10 minutes.
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Arrivée au bureau, elle vérifie avec son adjointe qu'il n'y a pas d'urgences, signe 2-3 autorisations, part en courant pour la rencontre de direction, décide d'aller quand même chercher un café, vu qu'elle n'a pas bu celui du matin, échappe du café sur sa jupe beige, arrive en retard à la réunion où il est question de la contingence du continuum d'opérations dans le contexte d'un plan quinquennal. Elle revient à son bureau, règle le cas d’une employée qui doit partir d'urgence parce que son petit est malade et la garderie panique, ré-établit les priorités de la journée et les responsabilités pour que le rapport annuel prévu pour 17h00 soit prêt à temps, puis va aux toilettes essayer de nettoyer la tache de café sur sa jupe et revient avec une tache d’eau. Elle mange un sandwich devant l'ordi en relisant la nouvelle politique sur les conflits d'intérêts, le programme de la journée organisationnelle qui touchera sur les enjeux globaux de re-organisation dans un contexte de restrictions budgétaires et écrit à sa mère pour lui dire que finalement elle n'ira pas la visiter durant le long week-end.

Elle repart à la course pour une autre rencontre celle-ci servant à organiser la journée organisationnelle et choisir des activités menant a une optimisation des méthodes de production en favorisant le travail d’équipe intégré. Elle essaye d’appeler Marc pour lui dire qu’elle pense à lui et l’aime et se fait interrompre pour une question urgente et sans importance. Elle termine sa journée en ramassant quelques documents qu’elle met dans son sac et part en courrant pour ne pas manquer le train.
.....En sortant du train, ses narines s’emplissent de l’odeur du lilas et des pommetiers en fleurs. Demain c'est samedi et c'est un long week-end et savez-vous ce qu’elle a prévu : Rien… Sauf bien sûr un peu de lavage, de ménage, de jardinage, un ou deux courriels à répondre et le rapport annuel à relire et 2 ou 3 petits trucs à faire.

5 commentaires:

  1. Tiens tiens, ton Hélène me fait penser à quelqu'une... Tu écris vraiment bien! J'ai presque hâte de lire le rapport annuel :-)

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  2. J'aime bien ton style, leger, et qui fait esquisser un sourire ca et la :).
    Une amie de NY

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  3. J'aime bien le moment ou Hélène prend le temps d'appeler son Marc pour lui dire qu'elle pense à lui et qu'elle l'aime...

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  4. @MJ toute ressemblance avec des personnes ayant existé, n'est que pure coincidence,,,
    @Amie de NY merci de me lire au milieu de ta vie trépidante de newyorquaise!
    @Michèle, malheureusement le pauvre Marc ne saura jamaisqu'elle l'a fait!

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  5. Ben, là....ouf, je suis toute essouflée!!!Juste à lire ce court texte et mon estomac se serre...
    Je revie ma journée d'hier au travail d'ou j'en suis sortie avec une migraine et le goût de tout foutre en l'air...
    10 mns pour luncher, (j'ai été plus chanceuse qu'Hélène quand-même car mon tendre côté du coeur a reçu mes mots doux!)et c'était reparti dans le furieuse folie des problèmes à régler(y'a des journées comme ça) Quand je suis sortie, je suis allée me chercher du sushi et la dame m'a dit d'aller me reposer...ça parraissait tant que ça?...
    Mon estomac s'est tout de suite déserré aux mots:''ses narines s'emplissent de l'odeur des lilas et des pommetiers'' Je savais qu'Hélène irait mieux. Je revivais le moment ou je suis rentrée dans mon bain qui sentait bon le pemplemousse/pomme grenade (en mangeant mes bouchées de sushi!!)
    Merci
    Tu écris comme une rivière qui coule et nous sommes un petit bâteau de papier qui suit aveuglément plein de confiance et d'anticipation, tous les détours que tu nous fait faire et j'adore!!
    Amitié,
    Katia

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