Deux Duo-Tang, un cahier Canada (2)

Suite de Deux Duo-Tang, un cahier Canada (1)


Au beau milieu de l’allée, juste en dessous de l’affiche qui promettait « Une rentrée réussie », Isabelle venait de comprendre, que non seulement son mariage était un échec, mais qu’elle devait maintenant porter, seule, le fardeau, de la décision de François.

Sauf que… ils étaient deux, le soir où elle avait dit "faisons un enfant" et qu'ils avaient fait l'amour lentement, voluptueusement, et s’étaient endormis, alanguis et heureux au petit matin;

Ils étaient deux quand était né un fils. Julien. Et dès que Julien avait été en âge de se tenir debout, son père l’avait inscrit à des cours de patinage et de hockey qui se tenaient au 4 coins de la ville et à toutes sortes d'heures;

Ils étaient deux, quand ils avaient acheté une coquette maison de banlieue, parce qu'Agathe arrivait bientôt et que le petit appart du Plateau au deuxième ne convenait déjà plus à un actif petit bonhomme de 4 ans. Et deux, lorsqu'ils avaient décidé de choisir une maison qui nécessitait beaucoup de rénovations.

Ces décisions avaient été prises à 2, mais le matin où François s'était levé, lui avait reproché d'être contrôlante, lui avait dit qu'il avait besoin d'espace, qu'il étouffait et qu’il voulait refaire sa vie, elle s’était retrouvée seule avec vivre avec celles-ci.

 Aux yeux de tous, elle continuait de se montrer forte.  C’était la même Isabelle, celle qui ne demandait jamais de l’aide, qui mettait les cadres sur les murs, consolait les chagrins, cuisinait, transportait les enfants et tuait les araignées.  Elle aurait voulu maintenir la routine, la sécurité, continuer de tenir sa famille solide. Mais plus elle serrait plus elle sentait que son univers s'effritait comme des milliers de grains de sable qui s'échappaient entre ses doigts.



La suite sur Deux Duo-Tang, un cahier Canada (3)

2 commentaires:

  1. Comme elle nous ressemble toute un peu cette Isabelle avec cette façade de femme forte, qui n'a besoin de rien, qui ne baisse pas les bras....je me retrouve beaucoup là-dedans ces jours-ci. Mais aujourd'hui, j'ai un peu craqué.

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  2. @Michèle, et oui, on essaie fort d'être forte, et des fois c'est dur. Tu liras la suite de cette histoire qui sera publiée demain.....

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