Cet état d'esprit...

Je me suis offert un cadeau cette semaine. Une journée complète à garder ma future filleule, la belle J., un poupon de quelques mois à peine. Une belle journée toute en moments doux. Que ça m'a fait du bien cette journée tranquille pour moi, à dorloter ma petite, à écrire, à marcher dehors1 Un prétexte pour prendre du temps pour moi, déguisé en cadeau offert à mon frère et ma belle-sœur.

J'avais un peu oublié ces beaux moments de l'époque où j'avais un petit poupon à la maison. Je me rappellais surtout cette sensation de vivre dans un nuage, un peu zombie à cause du manque de sommeil. Je me rappelle trop bien la joie des premiers pas, des nuits complètes, de la naissance de l'autonomie,  que j'avais oublié, je l'avoue, le plaisir de ses journées organisées autour du sommeil d'un poupon, des grands moments de silence et d'introspection qu'elles permettent.

Lire le journal d'un couvert à l'autre pendant que Mademoiselle regarde les jeux de lumière et roucoule dans sa chaise. Interrompre, ce qu'on fait parce que Mademoiselle est fatiguée, qu’elle a fait un caca dans sa couche, parce qu'elle s'ennuie. Avoir l'impression que, jouer avec elle, vérifier que ses pieds peuvent toucher son nez, rire, faire quelques prout-prout sur sa bedaine rebondie est la chose la plus importante du monde.

Faire tout ça sans l’inquiétude que j’avais quand c’était les miens, sans les nuits sans sommeil.  Faire ça en comprenant que ses petits inconforts, malgré les cris stridents qu’ils provoquent, sont sans conséquence.  Prendre soin d’un enfant, en sachant, qu’elle apprendra à marcher, à conduire une bicyclette, qu’elle entrera au secondaire, et qu’à chaque étape, elle tombera, s’écorchera un genou, se relèvera et continuera, en sachant d'expérience, que les larmes et les malheurs d’aujourd’hui ne sont rien comparés à ceux qui viendront et qu'elle se relèvera de ceux-là aussi.

L’endormir plus facilement que si c’était la mienne, devoir changer mon programme parce que c’est elle qui décide de mon horaire; en être heureuse. Monter 100 fois vérifier qu'elle respire encore, qu'elle n'a pas froid. Se rappeler, que ces petites choses sont faites solides et qu'elles sont équipées d'un puissant système d'avertissement en cas d'inconfort. Relaxer. Être contente de cet état d’esprit retrouvé celui où nos journées sont remplies de lenteur et de signification.

Faire quelque chose d’important, une journée entière, le faire doucement parce qu'on ne fait que ça, et en savourer chaque seconde. Une belle leçon qu'elle m'a donnée Mademoiselle J. en espérant que je me rappelle de cet état d'esprit encore pendant quelques jours encore.

9 commentaires:

  1. Ça donne - presque - le goût d'en avoir un autre. Suis contente pour toi que tu aies pu, dans toute la folie qui nous entoure ces jours-ci, te ménager cet espace de douceur et d'amour.

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  2. @MJ, et oui! Mais bon, les nuits de sommeil complètes ont beaucoup beaucoup de valeur pour moi. Surtout dans le contexte de folie en question... D'ailleurs, tu me feras penser à te prêter le dernier O Magazine, un très intéressant article...

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  3. "...le plaisir de ses journées organisée autour dus sommeil d'un enfant..."

    C'est drôle que tu écrives ça. Moi, c'est quelque chose qui m'énervait de devoir planifier mes journées en me préoccupant des moments de dodos de mes gars...On dirait qu'à certains moments, tout tournait autour de ces fichues siestes....parce que s'ils ne dormaient pas, ils devenaient exécrables...

    Mais c'est vrai que c'est donc bien rafraîchissant un petit bébé. Ça réconforte beaucoup d'en avoir un à aimer.Bravo, beau billet plein de petites douceurs!

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  4. @Michèle, c'est TRÈS différent de prendre soin d'un bébé, une journée seulement, quand on a dormi une nuit complète avant et après, quand on n'a pas de lavage, de ménage, de course à faire. Reste que ça m'a donné une leçon, que parfois quand on ne fait qu'une seule chose, et qu'on la fait bien on en ressort reposée et gratifiée. Pendant la journée, j'ai fait de l'exercice (une promenade de 30 minutes), j'ai écrit la première ébauche de ce blogue et une chronique de la journée laissée au parents, tout ça en ayant l'impression de me reposer.
    Zut, tu as attrapé au passage une faute de frappe, je vais de ce pas la corriger.

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  5. C'est drôle, dans à peine deux semaines, je serai à nouveau dans cet état d'esprit...mais avec le manque de sommeil et l'épuisement de l'accouchement héhé.
    Ah et sans oublier la plus grande qui n'en à rien à foutre des moments de silence d'un bébé assoupi!
    Allez, je me plains, mais j'adore prendre soin d'un bébé, sommeil ou pas...

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  6. J'ai hâte au mois de mai, où j'y goûterai aussi...

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  7. Ça aide pas à la décision pour le 3ième ici ;-)
    Ou plutôt ça aide à me dépêcher pour y aller sans me questionner! LOL

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  8. Je suis la maman de Mademoiselle J. Et j'avoue que depuis que j'ai lu le texte, j'apprécie d'avantage ma petit princesse de 9 semaines.... Ça fait du bien aussi de se faire rappeller que ces précieux moments passent vites, et pourquoi pas profiter de mon bébé maintenant. Dans 10 ans, je prendrais soin d'un autre, celui de ma soeur ou mon amie, avec le sentiment d'avoir manqué aucun moment avec le mien. Merci Sophie. Je vois mon bébé et les moments plus difficiles autrement.

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  9. @ Elaine, c'est pas toujours aussi poétique quand c'est le tien, mais il y a quand même beaucoup de beaux moments magiques.

    @La Belle moi j'ai arrêté à deux. Entre la possibilité de retrouver ma liberté et les beaux moments avec un petit, j'ai choisi la liberté. Comme ça, je peux quand je veux, prendre soin des enfants des autres, et dans la même semaine, prendre soin de moi sans me sentir coupable.

    @La Maman de Mademoiselle J. profite des bons moments avec ta petite, et donne toi aussi le droit, d'être tannée, de trouver ça dur, platte, quand on s'occupe de son petit tous les jours, c'est bien différent que le faire une journée de temps à autre quand on est reposée.

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