Un dimanche de juillet

J’ai installé les grandes couvertures sur le gazon.  J’ai apporté le sac rempli de papiers de toutes sortes.  Des papiers pour lire, des papiers pour écrire, et l’équivalent moderne, parce que je ne peux me passer de ceux-là non plus, mon laptop et mon Iphone.

Vicky le teckel a compris. Elle a apporté sa balle verte.  Elle, c’est cette balle qui la fait s’évader.  Elle s’imagine dans une forêt sauvage, un loup chassant sa proie et la tuant de ses crocs acérés.  Pour un moment, Vicky oublie qu’elle est un animal sédentaire et qu'on la nourrit de croquettes achetées au supermarché.

À l’ombre de l’érable, j’écoute les grillons qui me rappellent qu’ailleurs il fait chaud.  Ici sous mon arbre, il fait juste assez bon.   Assez bon pour être un dimanche de juillet parfait.  Un dimanche tout en longueurs à lire, à écrire, à me glisser sur la Toile, à lancer une balle verte à un teckel enthousiaste.  À tuer les fourmis qui osent monter sur mon radeau, sur cette île de laine où je me suis réfugiée.  

Tout à l’heure je mettrai ma tête sur la couverture et dormirai un peu, et si j'oublie parce que la routine me prend, parce que j'abandonne mon radeau pour des tâches plus mondaines comme préparer des repas, accrocher des vêtements sur la corde à linge, je sais que Vicky ira s'étendre sur la couverture et me regardera de ses grands yeux rêveurs, "Viens, viens donc dormir un peu profiter de la vie, et du vent du fleuve."

Si je n’étais pas si confortable, j’irais me préparer une limonade.  Rafraîchissante, sucrée et acide, comme la vie.  Comme ce dimanche de juillet que je savoure.