Le cahier bleu (2) - Québec, lundi 13 août, 11hres

Ceci est la suite de Le cahier bleu- Le départ

Québec
C’est ici que je veux commencer mon périple.  Terminer notre histoire là où elle a commencé, terminer notre histoire, là où elle a commencé à mourir. Ce voyage dont je rêvais pour nous, qui n’a jamais eu lieu, à cause d’elle.  Parce que toujours elle était là, dans le nous.


Dans le grand appartement que Marie-Hélène m’a prêté, je me suis fait un café.  C’est le premier que je prends depuis celui que tu m’as offert dans ton grand bureau de Montréal, dans le seul espace t’appartenant dans cette ville que j’ai choisie et dont tu n’as jamais voulu. Je m’étais promis que ce voyage serait pour moi seulement, que je ne penserais pas à nous.  Mais la première gorgée, je n’ai pu m’empêcher de penser à nos adieux.

Tu m’as dit simplement : « C’est mieux comme ça. », comme si toute ta vie tu avais attendu ce moment, et qu’il fallait que ce soit moi qui dise ces mots.  Je suis restée droite, civilisée, j’ai terminé le café.  Je ne me rappelle pas du reste de la conversation.  Je sais seulement que tu ne m’as pas demandé comment je me sentais ou si j’avais besoin d’aide.  Nous avons probablement parlé de ton travail et du mien, seul terrain neutre, où nous pouvions nous parler. 

J’ai quitté ton bureau calmement, en sortant j’ai croisé ta secrétaire, comme à chaque fois que je venais te voir.   Tu as toujours cru qu’elle gobait cette histoire de rencontres d’affaires entre 2 collègues d’université.  Moi, je suis certaine qu’elle avait deviné, mais je ne t’ai pas trahi, je lui ai dit au revoir très professionnelle, comme à chaque fois.  Je suis allé m’asseoir dans ma voiture et là, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps.

La suite sur Le cahier bleu (3) - Départ de Québec

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