Le cahier bleu (20) - Planter ses racines

Ceci la suite de Le cahier bleu (19) - Comme une envie de poutine

Mercredi le 29 août

Chère Véronique, chère moi,

Montréal. C’est ici que je termine mon cahier, c’est ici que je reprends ma vie où je l’avais oubliée. Je suis rentrée hier soir. Mon appart, me semble immense. Il était trop petit pour une femme en attente de l’homme qu’elle aime, mais pour une célibataire avec un grand chien blond, il est parfait.


Une ambulance passe, les voitures circulent, j’entends les passants. La ville vibre et m'appelle. J'ai hâte d'entendre mes pas rythmés sur les trottoirs en béton et de voir mon reflet, cheveux au vent, corps droit,  dans les vitrine des magasins.  J'ai hâte de sentir cette ville de béton, de me fondre dans la foule, de marcher rapidement dans ces vagues d'humains, qui vont et qui viennent pressés.

Mais avant, je plante mes racines. J’ai arrosé mes plantes, vidé ma valise, fait un peu de lavage. La maison sent bon, le pain aux bananes et la soupe au légumes qui mijote. J'ai remis à l'heure les pendules de mon quotidien avec des gestes lents et posés en me laissant caresser par la brise qui entre par la fenêtre ouverte et qui sent les feuilles qui jaunissent.  Aujourd'hui, je me baigne dans cette lumière oblique d’automne en écoutant de la musique country.

Sur le mur de mon salon, une toile, en vert et bleu.  Un horizon infini, une plage entourée de grands pins, peinte à grands coups de pinceau langoureux.   Elle remplace l'autre image.  Celle où j'étais de profil, l'autre côté de mon visage caché par la brume.   




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