Ceci est la suite de Le cahier bleu (4)- La traversée du fleuve
Le Bic, 15 août 9 heures
Je me suis levée avec le soleil, j’ai fait chauffer du café et suis allé promener Marilou. Elle mérite bien ça, elle m’a tenu au chaud toute la nuit, son gros museau noir dans mon cou, sa chaleur de grand chien blond près de moi.
Le ciel est gris ce matin, et je me sens comme enrobée dans une boule de coton. Ça sent le bois, ça sent la forêt. Je prends un autre rythme. Je vais moins vite, comme si j’avais plus de temps qu’avant, comme si des morceaux de temps apparaissaient entre les instants.
Un calme m’atteint doucement, comme si je n’étais pas obligée de faire les choses d’une façon prédéterminée, pour plaire à un fantôme. Tranquillement, je me rappelle qu’il faut cesser de chercher, qu’il faut laisser venir.
Dans la tente d’à côté, une famille. Un père, une mère, un garçon, une fille, comme celle dont j’avais rêvée. Un ange passe. Marilou me pousse la main de son museau. Je vais aller courir, pour ne pas penser.
La suite sur Le cahier bleu (6) - Journee dans le Bic
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