Deux bouquets

Il lisait son livre calmement avec l’air de quelqu’un qui n’a rien à se reprocher. Pourtant il voyageait avec pas un, mais deux, immenses bouquets de fleurs. Un, en automne, avec de grandes fleurs en rouge et orange, l'autre, en printemps de petites fleurs délicates en rose et violet.
Les bouquets occupaient fièrement la dernière place libre dans le wagon, et moi, debout, au milieu du wagon entre les rangées de siège je le regardais.

Il lisait, placide, sans aucune culpabilité face à la pauvre femme en talons hauts qui pitonnait sur son Blackberry, en équilibre précaire à chaque chaos du véhicule.

Il allait saluer  sa collègue, Gisèle. Pendant les longs mois de sa maladie, il ne l’avait jamais visitée. Avant, c’était une collègue annonyme comme plusieurs, une des « petites madames » de la comptabilité. Depuis qu’elle était revenue, il découvrait quelque chose qui le chicotait.

Il lisait, placide, parce qu’il se sentait heureux. Il avait 2 bouquets, un qui disait « Prompt rétablissement » et l’autre qui avouait, « Ton petit air de gamine aux cheveux courts, tes éclats de rire en grelots m’ont rendus amoureux »

La suite de cette histoire sur Le choix de Gisèle

7 commentaires:

  1. J'espère que Gisèle va se rendre compte rapidement qu'elle a affaire à un égoïste chronique de la pire espèce. Un homme qui prend trop de place, qui prend toute la place, un homme qui lui fera une vie bien pire que celle avec le mari dont elle vient de se débarrasser. Bon, vous, l'auteure, faites en sorte que Gisèle ne soit pas aveuglée par les fleurs!

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  2. J'aime ton expression "des éclats de rire en grelots".

    Quand les enfants rient de bon coeur, moi j'aime bien dire que leur rire "déboule"

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  3. Quel jugement!
    Pourquoi serait-il si égoiste?
    Je le trouve plutôt attendrissant! Deux bouquets pour la même personne, c'est vraiment "cute"
    C'est pas un défaut d'avoir le coeur qui bât pour quelqu'un...
    C'est flateur d'ête courtisée. Elle aura le choix d'acquiéser ou pas...

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  4. Et oui, Femme Libre, j'allais vous faire le même commentaire qu'Elaine, peut-être est-il simplement lunatique et n'a pas réalisé que la place qu'il gardait pour les fleurs était la dernière du train.

    Mais vous avez quand même mis un petit doute dans l'esprit de l'auteure que je suis. Et Gisèle tombait encore une fois pour un homme qui ne saurait pas l'aimer....

    Espérons que je le croise de nouveau ;)

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  5. Élaine, ce ne sont pas les fleurs qui me dérangent évidemment. C'est le fait que le monsieur prenne tout un banc pour les y déposer alors que l'auteure du texte aurait peut-être aimé s'assoir. Lunatique, vous dites, Quelquepart? Bon, si c'est ça, je lui pardonne! ;o) Mais quand même, prenez soin de Gisèle!

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  6. Je préfère penser qu'il était lunatique...biensûr qu'il l'était puisqu'il allait avouer son béguin!
    Je souris car mon mari est un personnage tout-à-fait lunatique, comme ça. Et si on lui aurait fait un commentaire, il vous aurait regarder avec des yeux d'enfant coupable et vous aurait dit: ''Ho!, je suis déééésolé!!!'' en se levant maladroitement pour vous laisser le siège. Et il est le genre, aussi à offrir ces jolis bouquets de fleurs. J'en ai d'ailleurs reçu un magnifique pour notre anniversaire de mariage hier...
    Katia

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  7. @Katia, en effet, je peux très facilement imaginer ton amoureux en lunatique tellement content d'avoir acheté de fleurs,qu'il en oublie toutes les règles d'étiquette!

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