Et après...

Je lis tous ces commentaires sur le web de gens qui auraient voulu une sentence plus sévère pour Guy Turcotte, et ça me vire à l'envers.  C'est une histoire immensément triste et impossible à comprendre, et des gens qui s'y connaissent mieux que moi  en droit, comme Véronique Robert  et Yves Boisvert  nous disent que les jurés ont fait leur travail et ont choisi la sentence qui convenait le mieux en fonction de la loi.

Cette histoire est une des plus tristes que j'ai vues dans ma vie.  Un homme, de sa propre main, a détruit tout ce qu'il avait.   Il se réveille un matin, et par sa faute, il n'est ni père, ni époux, ni médecin.  Rien qu'un homme qui devra, pour le reste de ses jours, entendre la voix des ses propres enfants qui hurlent "Non! Papa! Non!".

Je me fichait éperdument de la sentence qu'il aurait.  Sa sentence, qu'il la vive dans une prison, dans un hôpital psychiatrique ou sur la rue, sera d'avoir détruit ses propres enfants, que, au dire de tous, il aimait. Je suis par contre étonnée et déçue de la réaction de la population qui semble croire qu'une sentence plus sévère aurait mieux rappelé la mémoire des enfants.  Comme si on voulait effacer l'inexplicable par une punition.  Une vengeance, on dirait.

Les jurys ont fait leur travail.  Celui de juger l'impossible à juger.  Malgré tous les commentaires, positifs ou non, qui se font sur le travail du jury, sur la justice à 2 vitesse pour les riches ou les pauvres, la réalité demeure la même: ces 2 enfants ne reviendront pas.  Jamais.

La vie pour nous tous, reprend son cours normal.  Mais moi ce matin,  je souhaite que chacun d'entre nous prenne quelques minutes de plus chaque jour, pour reconnaître l'immense détresse qui peut exister chez les autres, et dépense ses énergies, ne serait qu'un tout petit peu et même maladroitement,  pour éviter que des drames comme ça se produisent, d'éviter que le monstre en nous et les autres ne sorte,  plutôt que de se demander comment on aurait dû punir celui-ci.

5 commentaires:

  1. ¨¨Toujours moi¨¨6 juillet 2011 à 15:10

    Je ne vois aucun point positif, mais peut-être une petite consolation pour cette mère, si consolation il peut y avoir. C'est de se dire qu’elle n’a pas aimé un criminel, mais un malade et pour le souvenir de ces deux petits anges, que leur papa était un malade et non un criminel.
    Imaginons un peu que cette mère aurait un autre enfant de 12 ans disons. Comment expliquer à un enfant de 12 ans que son père est un criminel, alors que lui dire: ¨¨papa était malade¨¨...
    Je ne peux croire qu’un homme qui aimait ses enfants puisse avoir agit de la sorte en étant sain d’esprit. Je trouve affreux les gestes posés et ces deux petits enfants sont pour moi des martyrs, mais moi j'aurais rendu le même verdict que les membres du jury.

    RépondreSupprimer
  2. Qui sommes nous pour juger? En effet, il faut profiter de cette tranche d'actualité pour s'arrêter et regarder un peu autour de soi. Devenir plus sensible à ce qui se passe autour.

    RépondreSupprimer
  3. Oula ! J'abonde tout à fait à tes propos !

    Effectivement, c'est là qu'il faut se pencher sérieusement, prévenir, se questionner, regarder en soi et autour (devenir plus sensible comme le dit Michèle) et tenter, même si c'est maladroit, d'éviter. Tergiverser trop longuement sur cette sentence nous évite de nous regarder le nombril et de nous demander en quoi on se doit d'être responsable de la détresse des gens qui nous entourent et d'agir si minimalement soit-il !

    RépondreSupprimer
  4. @ Michèle, Toujours moi et Mawoui, merci de vos commentaires, J'ai longtemps hésité avant de publier ce post, à lire les journaux ce matin, j'avais l'impression d'être la seule à penser comme je le faisais. Vous me rassurez en me faisant voir que je ne suis pas seule.

    RépondreSupprimer
  5. Malheureusement, on a tendance, sur la place publique, à se renger du côté de ce qui ''semble'' être la bonne chose à faire, à penser, à dire...
    Mais heureusement il y a des blogs , alors que nous sommes seuls devant notre conscience, dans notre bulle, et nous nous permettons de nous exprimer seulon nos pensées intimes.
    Bravo Quelquepart d'avoir exprimé aussi honnêtemnent ta pensée à ce sujet. Et , tu vois, tu n'as pas soulevé de débat, et tu as permis à d'autres de laissr ces mêmes pensées arriver à la surface.
    Je crois que le monde est un cran meilleur chaque fois qu'une conscience en fait s'élever une autre
    Katia :)

    RépondreSupprimer